Migration des gnous et prédateurs
La prédation et le braconnage (près de 20 à 50 000 victimes par an quand même) ne sont pas la principale cause de mortalité pendant la grande migration, puisque 60 % des décès-ci seraient dus à des accidents, noyades, piétinements, ou à la maladie. En tout, entre accidents, maladies, prédation, près de 10 % du cheptel succombe pendant la migration, soit de cinquante mille à cent mille pertes selon les années... Parmi les prédateurs actifs, on trouve les hyènes et tous les grands chats, lions, léopards, guépards. À deux ou à trois, ces derniers arrivent même à abattre de jeunes adultes. On estime que 80 % des pertes par prédation seraient dues aux lions, mais les hyènes prélèvent aussi leur tribut, particulièrement chez les parturientes. Les hyènes ne se contentent souvent pas des placentas et avalent volontiers si elles le peuvent le rejeton et éventuellement pour faire un compte-ventre rond l'accouchante. Les lycaons faisaient partie des chasseurs de gnous les plus redoutables, mais ils ont été quasiment exterminés dans les dernières décennies du siècle précédent. Mais actuellement, c'est donc les lions qui se taillent la part... du lion avec leurs 80 % de captures. Mais il ne faut pas oublier les Crocodiles du Nil, œuf corse, nous regarderons cela en page suivante...
Kill de gnou par deux des fameux (et regrettés) "trois frères" guépards de Masai Mara (2009)
La grande migration des gnous (et accompagnateurs) avance en gigantesques troupeaux qu'aucun obstacle n'arrête. Pas même les lacs, au risque de s'enliser, pas même les cours d'eau qui sont traversés sans tenir compte des dangers, crocodiles, courant violent, berges escarpées, rochers casseurs de pattes.
Les berges escarpées et l'entêtement des gnous conduisent ainsi à des pertes plus ou moins massives, comme en 2007 où le grand photographe Michel Denis-Huot nous a raconté avoir dénombré plus de 500 cadavres à l'heure dérivant dans la Mara à la suite du choix d'un lieu de passage particulièrement boueux, glissant et impraticable. Il a fallu que les rangers alertés par Michel interviennent pour stopper le massacre en détournant les arrivants... Il y a des photos impressionnantes de la grande migration sur le site de Michel et Christine Denis-Huot, certaines sont certes déconseillées aux cœurs sensibles, mais toutes sont conseillées aux amateurs de belles photos. Ainsi que l'ensemble de leur site et de leurs œuvres, est-il besoin de le signaler ?