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Parcs nationaux et réserves de Tanzanie

 tanapa1 Le tiers de la Tanzanie est protégé soit comme réserves de gibier (GR, Game Reserve), soit comme parcs nationaux (NP, National Park), soit comme aires de conservation (CA Conservation Area). À titre de comparaison, le Kenya compte seulement 8% de territoires naturels protégés. Les territoires protégés de Tanzanie sont le refuge de 20 % de la population de gros mammifères de toute l'Afrique, fauves, éléphants, buffles, hippopotames, élands, bubales, zèbres et autres gnous !

 

Parcs nationaux

Depuis juillet 2019 la Tanzanie compte  22 parcs nationaux dont la superficie va des misérables 2,8 km2 du tout nouveau (tout beau ? escroquerie ?) Saanane Island N.P. aux plus de 30 000 km2 du encore plus tout nouveau Nyerere N.P. Les six tout tout nouveaux parcs créés en juillet 2019 par la conversion totale ou partielle de réserves en parcs sont : Burigi-Chato, Ibanda-Kierwa, Rumanyika-Karagwe près du lac Victoria, Kigosi, Ugalla River au centre et Nyerere au sud. Ce dernier parc s'est annexé plus de 30 000 km2 des 54 000 km2 du Selous GR et devient ainsi le plus étendu des parcs nationaux d'Afrique de l'Est. Il est à craindre que l'infrastructure de ces nouveaux parcs ne soit pas bien développée dans un premier temps.

Nous ne connaissons pas (pas encore ?) Saanane, Kitulo, Kilimanjaro et Gombe, pas plus que 5 des 6 promus de juillet 2019, mais nous avons passé de trois à vingt jours dans tous les autres parcs. 

 À eux 22, ces parcs couvrent presque 100 000 km², exactement 99 306,5 km2 soit plus de 10 % de la surface de la Tanzanie (945 087 km2). Leur surface est en augmentation constante par des acquisitions de terres pour agrandir les moins étendus, par annexion à leur domaine de réserves ou par création des couloirs de migration entre ces parcs ou même entre eux et l'étranger (comme le Wildlife Corridor Selous-Niassa pour les éléphants entre le Selous et le Mozambique). Ces parcs offrent une diversité rarement rencontrée dans un autre pays africain : vaste savane du Serengeti, montagne avec le Kilimandjaro, grandes plages désertes sur l'Océan indien avec Saadani ou sur le lac Tanganyika avec Mahale, plaines inondables de Katavi, plateau fleuri de Kitulo, forêt tropicale de Manyara, etc.

parcs tanzaniens 2020 1Carte de TANAPA : les 22 parcs tanzaniens continentaux en 2019. Cliquer sur l'image pour l'agrandir

En dehors des parcs

Mais en dehors des parcs et réserves, bien d'autres points d'intérêt pour l'amateur de faune, de flore et de paysage existent comme le lac Natron, la gorge d'Olduvai, les lacs Tanganyika et Victoria, etc. Certains épisodes extraordinaires de la vie de la faune se rient des frontières artificielles des parcs et même des pays, comme les déplacements des éléphants entre Selous GR/Nyerere NP et le Mozambique ou la Zambie, ou comme, plus connue, la fameuse grande migration des gnous qui trace son chemin entre aire de conservation du Ngorongoro, GCA de Loliondo, parc national du Serengeti en Tanzanie et les réserves du Masai Mara au Kenya.

Réserves de chasse et zones protégées 

Les "non parcs nationaux" les plus visités sont l'Aire de conservation du Ngorongoro (avec le fameux cratère et Ndutu) et, très loin derrière, la réserve de Selous (Game Reserve Selous). La plupart des réserves qui existent sont essentiellement destinées à la chasse : ce sont les Game Reserves (GR) et les Game Controlled Areas (GCA). Les "Réserves de Gibier" et les "Zones de Gibier contrôlées" sont destinées à l’utilisation rationnelle de la faune telle que la chasse sportive. Mais, comme elles jouxtent souvent les parcs (Serengeti, Ruaha, Katavi, Mikumi), elles augmentent ainsi les espaces libres de culture et d'élevage, et ont donc un effet favorable sur la faune sauvage, même avec la pression (en principe modérée) de la chasse. De plus, la Loi sur la protection de la faune de 2009 restreint les activités humaines telles que l’établissement des colonies ou le pâturage du bétail dans ces zones.

La chasse est censée être un moyen raisonnable de faire participer les populations locales aux bénéfices de l'exploitation "raisonnable" de la faune sauvage. En occupant le terrain, les chasseurs et leurs très nombreux accompagnateurs, pisteurs, rangers, devraient empêcher, ou au moins limiter, le braconnage. Tout cela est théorique et est battu en brèche par la corruption, par l'appât de gains considérables, par la nécessité de manger. Un gnou peut donner à manger pour une semaine, la vente d'une seule défense peut nourrir toute une famille pendant plusieurs années... D'après Le Monde, la population d'éléphants a chuté de 60 % entre 2010 et 2015. Enfin, pour achever de brosser le tableau non idyllique de la situation des zones protégées, la pression démographique donne le prétexte idéal pour déclasser des terres afin de les distribuer au peuple (peuple où certains peuvent être plus égaux que d'autres...) : ainsi la Loliondo GCA a été amputée en 2013 de 2500 km2 sur 4000 ! Tout récemment (2019), c'est 7 000 km2 auparavant protégés qui ont été "redistribués" aux agriculteurs. Pourtant, toujours d'après Le Monde, le tourisme rapporterait 16 % du P.I.B. du pays, avec plus d'un million de "safaristes" par an.