Kenya Masai Mara
Masai-Mara est un lieu mythique, le rendez-vous des gnous et des stars de la photo et du film animaliers... Masai Mara ! Un nom mythique, la plus connue des réserves du Kenya. 1500 km² de savanes, de collines, de rivières (souvent à sec) avec leurs forêts-galeries, très peu d’arbres, sauf ceux des sus-citées forêts galerie, des pistes et du hors piste à gogo, du moins dans certains secteurs (ou alors selon le principe du pas vu-pas pris). Des millions de gnous (en fait de un à deux millions migrent, mais tous ne passent pas par Masai Mara). Et des dizaines, non, des centaines de milliers de touristes... Mais même si Masai Mara est très fréquenté en haute saison (de juin à octobre), avec un bon chauffeur, on peut toujours dégoter un coin à la fois tranquille et intéressant !
Donc, Masai Mara. Ou Massai Mara. Ou encore Maasai Mara, Mara, c’est la rivière qui traverse la rivière, Masaï, c’est le nom de la peuplade d’éleveurs-pasteurs qui parlent le maâ. Masai Mara n’est pas un parc national, dont la gestion revient à l’état, mais une réserve d’environ 1500 km2, divisée en plusieurs districts autonomes, qui est gérée localement. On peut ainsi espérer que les profits dégagés profitent localement, l’espoir fait vivre. Mara est flanquée au nord de Koyaki, autre réserve mais habitée par les Masai. A l’ouest les escarpements Oloololo forment une frontière naturelle de la réserve. Au sud, c’est la frontière avec la Tanzanie. Elle résulte du partage entre les occupants d’alors, Allemands en Tanzanie et Anglais au Kenya, Victoria et son petit-fils Guillaume (gentille avec les biens des autres, elle lui avait laissé le Kili, se contentant de la vue qui est bien plus belle d’Amboseli que de n’importe où en Tanzanie). De ses origines coloniales, elle tire une simplicité extrême: tirée au cordeau, elle n’a aucune réalité physique, Masai Mara, les 15 000 km2 du Serengeti et les réserves adjacentes font incontestablement partie du même écosystème d’au total 25 000 km2 de plaines à graminées à la rare végétation arbustive, perpétuel terrain de parcours au gré des pluies saisonnières de un à deux millions d’herbivores de tout poil. La rivière Mara traverse la réserve du nord au sud avant d’obliquer vers l’ouest et le lac Victoria une fois la frontière passée. L’altitude moyenne est supérieure à 1600 m, d’où une certaine fraîcheur nocturne bien appréciable après les très chaudes heures du midi. Les paysages sont ceux d’une savane de graminées où prédomine l’herbe à gnous, une espèce d’Andropogon, avec très peu d’arbres, ils étaient plus abondants naguère mais leur nombre a été très fortement réduit à la suite de conditions climatiques défavorables, de destruction par les éléphants, de brûlis naturels ou allumés par les pasteurs plus avides d’herbe que d’arbre.
Un certain laxisme, sinon un laxisme certain règne dans la réserve, du moins dans certains districts, dont le nôtre. En raison de la réelle sécheresse, les Masai ont obtenu l’autorisation de faire paître leurs troupeaux de vaches et zébus, ce qui se traduit parfois par des conflits, soldés par l'empoisonnement des lions coupables (ou non) d'avoir dévoré quelque tentant zébu.
vue générale de la réserve qui est découpée en plusieurs secteurs administratifs
le camp de Melting Pot Safaris est situé entre Little Governor's Camp et Musiara Gate, tout contre la Mara.
Nous y avons passé deux fois deux semaines sur septembre-octobre et une petite semaine en juin, dans le camp de Melting Pot Safari, le camp du photographe Tony Crocetta et de son associé kenyan Simon Chebon. Camp ci-devant situé au bord de la Mara à Koyaki (cf. carte), la réserve adjacente à Masai Mara et actuellement dans Masai Mara, toujours au bord de la Mara. Toujours au même endroit d’ailleurs, ce n’est pas le camp qui a migré, mais Masai Mara qui a bougé. Enfin, plus précisément les bornes de la réserve. Certes, vous me direz, on dit bien que « mêmes les bornes ont leurs limites », chez nous du moins, parce que dans notre belle Afrique, rien n’est aussi figé, on n’est pas aussi borné que chez les mzungus, on ne connaît des fois ni bornes ni limites…
Le plus important demeure, malgré ce changement administratif, on peut toujours faire des night drive par tolérance spéciale, un must, même si pour celui que nous avons fait, l’oryctérope n’était pas au rendez-vous. En revanche il n’est plus possible de faire des game-drive à Koyaki, ou alors c’est compliqué et nous n’avons pu en bénéficier cette fois-ci, même après avoir proposé de payer le surcoût.
L’hébergement, déjà mieux que pas mal, a encore été amélioré. Bon, je ne sais pourquoi, Tony nous a donné une tente King Size avec un lit du même métal, tout près des hippopotames et de la douche (petit luxe agréable, douche à volonté midi et soir). Une mangeoire et un bain d’oiseau ont été installés, avec des bonheurs divers : carton plein pour la mangeoire, avec même manif zoziotesque les fois où elle n’était pas garnie au goût des zoziotesques consommateurs, en revanche peu pas de succès pour le bain d’oiseau, pourtant joli tout plein, sans doute la concurrence de la Mara…
Tony a réaménagé la tente « salle de presse » d’une manière plus chaleureuse mais qui n’a pas fait l’unanimité, car elle réduit l’espace disponible pour les ordis. Un point qui sera amélioré à l'avenir, on lui fait confiance. Ses cours photos m’ont semblé plus « intenses » à notre dernier séjour, une clientèle plus avide de connaissances sans doute et qui n’aura pas été déçue, je pense, car tout ce que j’ai suivi était super clair et abordé sous un angle pratique.